L’École des Renards, voyage à l’école de la forêt

Voici un article composé de certains extraits de mon journal de bord, écrit tout au long d’un stage de deux semaines à L’Ecole des Renards*. Bien que mon année d’aventure avec l’École d’Agroécologie Voyageuse (EAV) soit principalement orientée vers des fermes et pépinières, les jardins d’enfants où poussent les adultes de demain sont pour moi tout aussi importants pour la constitution d’une société résiliente que le sont les jardins nourriciers ! 

« L’agroécologie c’est remettre l’humain au centre d’un processus de collaboration avec le Vivant. »

Fort de cette conviction, j’ai demandé l’inclusion de l’école des Renards dans le réseau de l’EAV pour y découvrir une pédagogie alternative au système scolaire publique. Je suis très heureux de vous partager mes apprentissages et réflexions sur ce stage, j’espère que vous prendrez plaisir à les lire ! 

Lundi 3 janvier 2022

Jour 1 : Inspiration

Je me réveille dans mon van, après une douce nuit emmitouflé dans ma couverture.

J’émerge avec un thé et un porridge que je prépare dans le noir, éclairé de ma frontale. Le soleil a l’air encore bien loin d’apparaitre, les grasses matinées de Noël me semblent tristement évaporées à l’aube de cette rentrée des classes un peu particulière. Je m’apprête en effet à commencer mon stage à l’École des Renards, une école privée hors contrat qui se rapproche du modèle des « forest schools » développées dans certains pays d’Europe et aux États-Unis. L’école de la forêt, cette simple dénomination sonne à mes oreilles comme le doux tintement d’une mélodie inconnue et à la fois familière. Apprendre au contact du Vivant, cela me parait tellement logique, tellement sensé, et en même temps cela pose d’innombrables questions à l’apprenti enseignant que je suis :

🦊 Quelle part donner aux apprentissages scolaires dits « fondamentaux » (lire, écrire, compter…) dans une école alternative dite « de la forêt » ? 

🦊 La partie « nature » des apprentissages est-elle une transmission alternative de contenus scolaires classiques ? Ou bien vise-t-on d’autres types d’apprentissages ? 

🦊 Pourquoi faire la part belle aux enseignements des chasseurs-cueilleurs et pas à ceux des agriculteurs dans une société largement sédentarisée ? 

…Et tant d’autres interrogations de tout ordre qui tourbillonnent dans mon esprit d’agro-nomade en quête de sens sur une planète qui ne tourne plus vraiment rond. 

Alors que répondre à Nathalie, la présidente de l’association qui m’accueille ce matin, lorsqu’elle me demande si j’ai des questions ? 

Pourquoi faire la part belle aux enseignements des chasseurs-cueilleurs et pas à ceux des agriculteurs dans une société largement sédentarisée ? 

Je suis installé sous un petit kiosque de bois, au milieu d’une grande clairière parsemée d’arbres magnifiques et immenses. Nathalie me fait un briefing complet, rapide et efficace de la structure. Puis elle me présente à Geoffrey, le responsable de la partie « connexion nature ». Ses vêtements taillés pour la forêt, ses longs cheveux bouclés, son visage émacié et sa barbe épaisse lui donnent un air de trappeur.

Je ressens beaucoup de curiosité me gagner : je sens en moi que si je suis venu ici, dans cette école, c’est en grande partie pour percer les secrets du mentorat, cette forme de transmission héritée des peuples premiers, que certains occidentaux ont étudié et retranscrit notamment à travers la pédagogie 8 Shields, utilisée ici. 

Pendant que je surveille le temps libre des Écureuils (les maternelles), je jette un oeil sur l’atelier bushcraft de Geoffrey, qui s’occupe des Coyotes (les CP.CE1.CE2). Le décor est simplement magique. Une grosse malle de livres sur le bricolage et la nature est entrouverte sur le banc, un sac de couteaux baille au sol, le feu brûle intensément sous le kiosque, et chaque enfant sculpte à sa manière un objet de bois. Des quelques bribes d’échanges que je perçois, je m’émerveille de cette pédagogie où le mentor accorde sa confiance à l’enfant pour lui insuffler de la confiance en lui même : « Regarde tu vois mes mains, elles sont toutes proches, je te fais confiance tu vois ? » dit Geoffrey en maintenant une lame sur une buchette, sur laquelle un garçon hésitant s’apprête à frapper avec un gourdin de bois. Rien que cet instant grave en moi les premières perceptions d’une autre école. Le « maître » est assis dans le cercle des enfants, il fait avec eux, il met son corps en jeu, il donne l’exemple et inspire. On est si loin du stéréotype terrorisant de l’instituteur en blouse noir, juché sur son estrade et divulguant ses savoirs baguette à la main, qui, bien que caricatural, reste un modèle de l’école que j’ai connu…

« C’est le musée des enfants ! » me dit un élève du groupe Faucon en passant dans la pièce

Je termine mon après-midi en prenant mon tour de ménage. Je tombe sur une pièce meublée d’outils, de bibliothèques, de porte-manteaux, mais surtout, d’une étrange étagère qui attire mon attention… Une élève du groupe Faucon (les CM1-CM2) passe dans la pièce et me lance négligemment « c’est le musée des enfants ! ». Je reste muet devant les plumes, ossements, crânes, mues de serpents, bois de cerfs et autres trouvailles forestières romantiques. Les enfants les ont ramené et exposé fièrement ici après les avoir dégotté dans les bois lors de leurs explorations.  Quelle incroyable Ecole !

Mardi 4 janvier 2022

Jour 2 : Structure 

Ce matin, je suis à nouveau partenaire de Geoffrey et Laura. À leur contact j’intègre que, dans un tel projet, chacun fonctionne avec ses spécialités, ses compétences, et ses spécificités de caractère. Cela forme un tout organique, fonctionnel, adaptable et résilient. Dans le cas d’une école, et de l’éducation en général, multiplier les profils, âges, intérêts et compétences des enseignants est une immense richesse qui me semble essentielle. C’est une complexité qui me rappelle le sens de la tribu, de la communauté, et les manières ancestrales d’élever l’Enfant. Cet aspect d’enseignement polymorphe m’inspire énormément et me donne confiance dans ma capacité à intégrer voire créer un projet de cette ampleur. Cette pensée est vraiment très douce et lumineuse dans mon coeur.

Plus tard, nous avons une discussion avec Nathalie et Geoffrey à propos du lien entre l’école du dedans et l’école du dehors. Je viens vers eux avec la question naïve de leur avis à propos de ce coté hybride de leur structure : une école classique dans la yourte, avec des horaires hebdomadaires allégés et une pédagogie scolaire plutôt orientée Montessori, et l’école de la connexion à la nature. À lire leurs visages légèrement déconcertés, je comprends que cette question soulève un réel enjeu pour l’école. « Effectivement, entame Geoffrey, nous avons peu de perméabilité entre ces deux univers, et c’est vraiment un manque à gagner. Nous sentons bien que Karine et Claire (les institutrices) sont en demande de sortir en forêt, sans avoir réellement d’outils pour y accompagner les élèves. »


Il me fait comprendre que l’école, avec un recul d’expérience de seulement deux années de fonctionnement, a encore des améliorations à connaître. Ces deux premières années ont surtout porté sur la mise en route de l’école, la constitution d’une équipe pédagogique soudée, l’intégration des nouveaux codes scolaires, le lancement des activités de connexion nature… Le décloisonnement entre matières scolaires et connexion nature serait donc une piste de progrès pour rendre l’école encore plus aboutie dans la philosophie des Forest Schools. 

Nous marquons la fin de la journée d’école par un partage commun aux groupes de la météo intérieure de chacun, d’une pépite ou d’une gratitude. Les tout-petits sont tellement craquants dans leur timidité face au groupe complet : certains se contentent d’utiliser un geste référence pour donner leur sentiment sur la journée, ouvrant en silence une main minuscule face à eux pour symboliser un soleil. Certaines petites prennent le bâton de parole et le font passer immédiatement à leur voisine, sans rien dire, quand d’autres laissent filtrer à travers des lèvres pincées un inaudible et merveilleux « j’ai de la gratitude pour maman ». 

Jeudi 6 janvier 2022

Jour 4 : Une liberté enivrante !

Nous commençons la journée avec une petite visite du potager de l’école, où chaque enfant a sa propre parcelle de terre qu’il gère avec un binôme. Je les vois remettre avec précaution quelques brassées de feuilles mortes sur leurs carrés potagers, je les regarde observer les levées de choux et de certains bulbes qu’ils ont plantés plus tôt, et je sens que toutes ces différentes petites tâches et responsabilités qu’on leur confie forment une diversité qui me semble excellente pour leur développement, l’auto-détermination de leurs intérêts et compétences pour l’avenir, et leur maturité. 

Le jeudi, l’après midi commence par un conseil, l’instance démocratique de l’école où les enfants sont libres de proposer des idées pour la vie de l’école avant de les discuter et de les voter. Différents rôles sont attribués (maitre du temps, distributeur de parole, président du conseil…) et un enfant allume une bougie au centre du cercle formé par les Faucons et les Coyotes dans la yourte. Quelques enseignants participent aussi en tant qu’égaux pour donner leur avis et recadrer ou reformuler certaines situations. Différentes propositions autour du ravitaillement des mangeoires et du rangement du matériel de récréation sont étudiées avec beaucoup de sérieux. Chacun s’exprime pour donner son avis, les débats sont ouverts ! 

Je me rends compte que cette école alternative n’est pas soumise au cadre rigide des contenus d’enseignement et surtout à la structure normalisée et sclérosante de l’école classique (les murs, l’unité de lieu « classe », l’inertie de l’administration etc.). Même si elle est tenue de respecter le fameux socle commun (cadre national), celui-ci reste très ouvert sur les compétences et connaissances à transmettre. Cette liberté permet de porter l’éducation de l’enfant sur des plans subtils et essentiels à leur construction d’être humain épanoui. J’ai la sensation que ce type de structure est à la fois épanouissant pour les éducateurs/enseignants -ils sont libres d’aborder les thématiques qui les font vibrer de la manière qui leur plait, et épanouissant pour les enfants : ils apprennent d’un adulte passionné, donc reçoivent cette passion sans même avoir à aimer l’apprentissage en question ! 

Le monde de demain est un espace ouvert, qu’il nous faut collectivement utopiser et matérialiser. L’école en est le lieu rêvé ! 

Enfin, le fait de pouvoir créer le support pédagogique (choix du lieu, du jeu, de l’activité…) en prenant une part active dans la réflexion sur le choix des contenus d’apprentissage offre deux perspectives majeures et hautement réjouissantes :

✔️ Sélectionner ce qu’on apprend et comment on l’apprend à l’École. Signifiant pour moi orienter l’éducation des adultes de demain sur une connexion au Vivant nécessaire à la construction du monde de demain.

✔️ S’enivrer de cette vibration de création que représente la friche du Nouveau Monde ! Le monde de demain est un espace ouvert, qu’il nous faut collectivement utopiser et matérialiser. L’école en est le lieu rêvé ! 

La fin de la journée arrive, une petite fait sonner la cloche : c’est l’heure pour chacun de faire son métier. Sur une planche de bois à l’extérieur sont notés un ensemble de petites tâches que les élèves doivent s’assurer d’avoir remplies avant de quitter l’école : effacer le tableau, nettoyer des parties communes, remplir le chariot à bois etc. C’est un beau remue-ménage où chacun s’active avant de pouvoir retourner  sa petite plaquette du coté vert. 

Je me fais la réflexion que la cloche remuée d’une main et entendue par tous est pour moi le véritable symbole d’une école aux valeurs humaines : pas de sonnerie réglée ni de cadre absolu régit par une régularité mécanique. Au contraire, le temps est relatif, il sert l’humain sans l’asservir ! Si une pause doit durer plus longtemps pour permettre une observation, un jeu, un moment important, soit ! Pas de bornes sonores pour dicter l’instant. Et puis la cloche me fait remarquer que c’est une école à taille humaine, car chacun d’où qu’il soit peut l’entendre. 

Mardi 11 janvier

Jour 9 : Élargir la zone de confort

Ma nuit est peuplée de rêves où j’entraperçois des cerfs entre les branches d’une forêt opaque, comme si mes journées à l’école continuaient d’infuser la nuit en inspirant mes songes…

Au matin, je me retrouve avec Geoffrey et le groupe des Écureuils. Le soleil se lève doucement mais promet une journée lumineuse et chaude. Nous retardons un peu le moment de lancer la première activité en laissant les petits jouer dans la clairière. Geoffrey me transmet une fraction de son savoir sur le pistage :

« La reconnaissance des traces est une dimension du pistage, qui engage à des apprentissages riches grâce à des aller-retour vers les guides de terrain. Mais l’autre voie du pistage est le « trailing », qui consiste à remonter la piste jusqu’à l’animal en essayant de le voir avant qu’il ne nous voit. L’ultime compétence, selon certaines tribus ancestrales, serait de ramener de la traque une touffe de poils de l’animal pour prouver qu’on a pu s’en approcher et le toucher avant même qu’il ne nous repère ! » Ces échos de rites de passages des peuples premiers viennent gonfler mon âme nomade et y déposer une saveur étrange qui me rappelle, enfant, mon envie de naître à une autre époque, dans une autre culture… 

Je me questionne sur le côté hybride d’une école classique dans la yourte, avec des horaires hebdomadaires allégés et une pédagogie scolaire plutôt orientée Montessori, et l’école de la connexion à la nature.

Nous continuons de bavarder en partant en forêt avec les Écureuils. Et tout en lui posant innocemment quelques questions je sens que cette conversation me nourrit au-delà de ce que j’imaginais.

Je comprends que toute la partie « connexion nature » de la proposition pédagogique de l’école se cristallise dans le fait de confronter le corps des enfants à l’extérieur, d’immerger leurs cinq sens au contact des éléments, à élargir à force de répétition, de jeux, d’acclimatation, leur zone de confort. Ce dernier point me semble si crucial : je considère la zone de confort comme un point névralgique de notre impact destructeur sur le Vivant. Je pense que l’engourdissement de nos sens et de notre capacité de fournir un effort physique, favorisée par tous nos progrès technologiques humains, rétrécit de plus en plus cette zone de confort et nous enferme dans notre modèle d’existence, pourtant délétère à tous niveaux. Viser dès l’école cet éveil sensoriel, ce dégel du corps, pour redonner de la souplesse à cette zone de confort me parait être un projet éducatif merveilleux et fort de sens. Dès lors, marcher nu-pieds dans la forêt en hiver, jouer au loup glacé sous la pluie, ou se baigner dans la boue, sous-tendent des enjeux d’apprentissages aussi importants que le lire-écrire-compter ! Finalement, lorsque le support pédagogique en lui même représente l’enjeu d’apprentissage, il suffit d’accompagner le mouvement, d’orienter l’énergie des enfants sans lutte de contrôle inutile pour leur faciliter l’immersion naturelle.

Je considère la zone de confort comme un point névralgique de notre impact destructeur sur le Vivant.

Cette compréhension plus profonde de la simplicité de la philosophie 8 Shields me réjouit ! Toutefois, les activités avec Geoffrey et la lecture parallèle du livre de Jon Young (Coyote’s Guide to Connecting with Nature) enrichissent cette vision « simpliste » : une seconde partie du travail de mentor est d’éduquer au Vivant en enseignant des savoirs très précis sur la vie de la forêt. Un vocabulaire pour reconnaitre et nommer chaque chose est offert à l’enfant par la reconnaissance des végétaux, des animaux, de leurs traces, de leurs sons, des diverses trouvailles… Tout ceci contribue à sensibiliser l’enfant à ce qui vit dans toute la diversité et la richesse présente en nature. Cela lui permet de nommer chaque chose avec précision, et donc d’être plus sensible à la diversité et la valeur de la vie : il ne voit plus « des oiseaux » mais « une mésange bleue, un pic épeiche et une corneille ». Quel est donc l’impact de cet enrichissement de sa connaissance et de sa sensibilité ? Ma réponse est personnelle et ne demande qu’à s’étoffer : je pense que sa conscience du Vivant sera plus aiguisée, plus complète, et fera donc de lui un humain sensible à cette diversité du Vivant, et à sa préservation. Cela formera un adulte plus enclin à des choix de vie respectueux des autres espèces et de la Terre, ce qui est essentiel aujourd’hui au vu de l’état du monde. Ce genre d’école forme donc les Humains du Nouveau Monde ! Et en même temps je souris en pensant que le modèle des 8 Shields a été créé par une synthèse des principes communs aux peuples racines… Rien de nouveau donc, mais dans notre société moderne occidentale cette connexion au Vivant s’est perdue ou raréfiée. La remettre à jour par l’éducation est un projet qui me fait beaucoup vibrer. 

Vendredi 14 janvier

Jour 12 : Principe de réalité !

Nathalie et moi sommes confortablement installés dans son grand séjour, il fait bon, l’ambiance est toute calme après cette dernière journée de stage. Nous prenons un long moment tous les deux pour parler de tout le volet administratif de l’école, c’est un travail colossal !

Elle m’instruit du volant comptabilité puis me fait passer devant les yeux des dizaines de pages officielles et courriers de la mairie, du rectorat et autres administrations à n’en plus finir ! Pour créer une école, même alternative et hors contrat de l’éducation nationale, il faut passer par le moule laborieux de la paperasse !

Après maintes exclamations de ma part pour exprimer mon désarroi face à ce périlleux chantier, Nathalie me fait remarquer à juste titre que c’est grâce à toute cette partie administrative et ce cadre officiel que la liberté pédagogique des enseignants peut s’exprimer pleinement. À l’intérieur de ce cadre, tout est possible, mais il faut y entrer avant toute chose. L’image me vient alors du peintre, qui a toute latitude sur sa toile pour créer son oeuvre, mais dans les limites circonscrites des dimensions de son cadre : il ne peint pas sur le Monde entier ! Il en va finalement de même pour une structure pédagogique : si elle est alternative, elle crée sa propre œuvre d’éducation dans le respect des objectifs définis par le socle commun en ayant une immense liberté de moyens pour les atteindre. 

Nathalie me fait remarquer à juste titre que c’est grâce à toute cette partie administrative et ce cadre officiel que la liberté pédagogique des enseignants peut s’exprimer pleinement.

Nous prenons un moment pour parler de la dimension économique du projet, je trouve génial de pouvoir aborder la question des salaires et du coût de l’école en toute transparence. 

 » Bon pour le côté école de riches, tu connais ma position, commence-t-elle : déjà les parents ne sont pas tous des « riches », par contre ils font tous des choix financiers pour l’éducation de leurs enfants. Ma position est très claire au sujet du budget et je l’assume totalement. Il n’était pas envisageable de mettre l’équipe pédagogique en situation de précarité sous prétexte de frais scolaire moins cher. Nous couvrons les salaires en CDI, les charges patronales et les frais de fonctionnement, en gardant l’esprit associatif puisque nous ne faisons aucun bénéfice en fin d’année. Et si il reste un peu d’argent cela repart dans des investissements pour les enfants. Alors je peux dormir tranquille et me regarder dans la glace sans rougir. Il faut parfois assumer d’être en cohérence avec les idées prônées et notre système français n’a pas que du mauvais. Il protège les salariés, ils cotisent, sont couverts en maladie, chômage, retraites etc. Je ne suis pas de celles qui crachent dans la soupe. » 

Cette longue conversation me permet d’avoir un regard encore plus lucide sur le modèle de l’école, je suis à la fois sonné par le nombre d’informations que j’ai analysé et à la fois ravi d’avoir pu mettre le nez dans cette partie beaucoup moins glamour que le fantasme vécu quelques heures plus tôt, allumant un feu avec les enfants dans la forêt ! 

« J’ai gravé dans ma mémoire les sourires de tous ces enfants, grimpant aux arbres, fiers de parvenir à s’élever de quelques branches au dessus du sol, rampant dans la mousse pour échapper à l’équipe des loups, tous leurs sens en alerte… »

Cette dernière journée fut particulièrement joyeuse ! Quoi de plus beau que de recevoir la gratitude d’enfants qui se sont attachés à moi en l’espace de ces quelques jours ? Et puis j’ai gravé dans ma mémoire les sourires de tous ces enfants, grimpant aux arbres, fiers de parvenir à s’élever de quelques branches au dessus du sol, rampant dans la mousse pour échapper à l’équipe des loups, tous leurs sens en alerte ; émerveillés de leurs observations à l’affut auprès de leurs mangeoires à oiseaux… Je repars avec le coeur en joie en l’envie de pousser plus loin ma maitrise du mentorat et des leviers de connexion à la nature. 

De nouvelles aventures me tendent les bras, déjà tant de lieux programmés qui vont m’offrir de nouveaux savoirs, de nouvelles perspectives pour enrichir mon expérience d’agro-samouraï ! 

De nouvelles aventures me tendent les bras, déjà tant de lieux programmés qui vont m’offrir de nouveaux savoirs, de nouvelles perspectives pour enrichir mon expérience d’agro-samouraï ! 

C’est rempli de gratitude et d’émerveillement que je remonte à bord de mon van et remet le cap sur une nouvelle destination. 😊 🙏🐛🦋 

*L’Ecole des Renards est basée à Coimères (Gironde) et vous pouvez en savoir plus sur ce site : https://ecole-des-renards.jimdosite.com/

2 réflexions sur “L’École des Renards, voyage à l’école de la forêt”

  1. Bel article ! Les observations sur le terrains sont intéressantes. On comprend votre regard. Merci de m’avoir fait partager les moments de mon petit coyote.

  2. Bravo Jules pour cet article si bien écrit ! et merci pour ce partage qui donne beaucoup d’envie et d’espoir à l’enseignant que je suis . Cette expérience hors du commun me procure beaucoup de fierté en tant que père : tu suis un chemin qui me remplit d’admiration et t’ouvres des perspectives tellement vastes et riches ! trouver sa voie, emprunter des chemins de traverses , ne pas céder à la facilité et surtout garder son âme intacte et pleine de cohérence : tout un programme qu’on a le privilège de suivre de près.

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