Cette année, au fil des saisons, de l’automne jusqu’à l’été, je pars. Dirigé par une lueur, tantôt sombre pour certain.e.s tantôt claire pour beaucoup, celle de l’agriculture.
Ce voyage autour de la France va se faire dans des fermes qui brillent par leur raisonnement écologique, agroécologique. Ce voyage va également me permettre de voguer à travers un parcours personnel où je vais chercher ici et là les briques qui vont peu à peu construire mon futur. Cette année, je dois pouvoir compter sur ces quelques mois où l’objectif principal sera avant tout de ne penser qu’à moi et à mon parcours. Surtout en cette période de la vie, où toutes les portes sont devant nous, mais où nous devons choisir la bonne clé, qui corresponde à la bonne porte sans aucune idée de la clé à prendre ni de la porte à ouvrir.
Cette année, je vais où je veux, le temps que je veux, pour faire quasi ce que je veux. Un jour le mois dernier je me suis dit : “Demain, je vais passer la journée à marcher dans Paris, puis ensuite, après avoir passé du temps avec ma famille, je pars rejoindre mes racines agricoles en Franche-Comté en m’arrêtant voir mes amis à Dijon, puis la semaine prochaine je vais en Bretagne à la ferme.” Je parle, je rencontre, je partage, j’écoute et j’apprends. Aussi satisfaisante qu’effrayante, cette situation me pousse hors de mes limites habituelles, hors du train-train quotidien, toujours à chercher ses vêtements dans son sac-à-dos et à demander où sont les couverts et les assiettes chez les gens. Presque jamais vraiment chez soi, cette année, je fais une pause en n’ayant jamais été aussi actif. J’observe la nature et l’agriculture qui m’entoure en n’ayant jamais autant voyagé.
Cette année, j’ose transcrire ce que je vis, ce qui me fait vibrer, aussi souvent que la “vi(e)” sera présente dans ces mots. Je photographie, filme, enregistre, note, mémorise les personnes, les animaux et les paysages que je croise. Ces ambiances, aussi éphémères qu’intemporelles, subliment certes ma galerie de téléphone et mes réseaux sociaux, mais surtout, elles m’apportent exactement ce dont j’ai besoin cette année. Parfois de la fête et des copains, parfois du calme et de la solitude, souvent des activités agricoles, et parfois juste un coucher de soleil derrière un troupeau de vaches. Celles-ci seront les êtres vivants les plus présentes de mon parcours, à mon plus grand bonheur.
En résumé, cette année, je me retrouve avec moi-même, naviguant à travers beaucoup de paysages de France, bien souvent agricoles, et encore plus souvent agroécologiques avec des matelots bien différents mais suscitant toujours ma curiosité.