« J’ai confiance en ma capacité à me réaliser dans l’agroécologie »

Après 8 mois de parcours dans les fermes, les agronomades de l’Ecole d’Agroécologie Voyageuse se sont retrouvés pendant 2 semaines pour faire le point sur leurs apprentissages et transformations, lâcher prise et faire émerger leur futur. 

15 jours de regroupement basés sur les cycles de la Nature 

Le programme des 15 jours a été conçu sur le modèle du U : la première semaine est le signe de l’accueil, du partage, de se retrouver soi-même et retrouver les autres. La deuxième semaine a pour but de laisser émerger le futur post EAV : quelle sera ma place dans la transition agroécologique après l’Ecole ? 

2 semaines dans un éco-lieu dédié au Vivant, la Maison de Tel’Aime en Sologne. 

Prendre conscience de sa prise de confiance : semaine 1 

Dès leur arrivée, les étudiant.e.s démarrent un atelier pour prendre conscience de sa transformation, créé par notre facilitatrice d’intelligence collective Hélène Boivin. 4 îlots ont été créés pour prendre du recul sur différents thèmes : 

> Confiance en soi et réalisations 

> Difficultés, doutes et ressources insoupçonnées  

> Découvertes agroécologiques  

> Joie et optimisme  

Les étudiant.e.s ont toutes et tous pris confiance en eux / elles à des degrés différents  : 

Sébastien 28 ans : « Je ne pensais pas que j’apportais quelque chose dans les fermes. Des gens commencent à me faire confiance. J’accepte enfin qui je suis. Je suis étonné que mes idées soient prises en compte dans les projets. Je réalise que j’aime plus que tout transmettre » Sébastien, en parcours voyageur dédié à l’agroforesterie ».

Madeleine 23 ans  : « La confiance c’est le bonheur du travail accompli: voir que mes semis lèvent, que je peux désherber une planche de maraîchage, que des maraîchers me font confiance pour les remplacer : tout ça me fait penser que je suis capable d’être maraîchère« 

Noémie 20 ans : « Mes questions permettent aux agriculteurs de questionner leur quotidien, une autre façon de voir les choses » (écouter l’interview de Noémie)

Morine 23 ans : « Dans les élevages je réalise que mon travail a une vraie valeur. Je réalise que je peux être salariée. Aujourd’hui, sur la ferme familiale, mon père commence à prendre en compte mes idées, il s’ouvre : il va tester le non-labour« 

Vincent 25 ans : « Aller dans les fermes et m’intéresser aux gens, j’adore ça. Cela leur permet de prendre du recul. En fait, écouter c’est un vrai pouvoir qui permet d’aider les gens à se guérir eux-même. Aujourd’hui j’ai une meilleure qualité de relation avec les gens, même des inconnus  » 

Nina 23 ans : « J’ai eu beaucoup de compliments sincères d’agriculteurs. Ils me font confiance et me confient des tâches importantes. J’ai acquis de la confiance quand j’ai réalisé des choses que je ne savais pas faire avant. J’ai confiance dans mon projet d’installation« 

Prendre conscience du chemin parcouru … en soi et dans les fermes ! 

Moments marquants, lieux, apprentissages : les étudiant.e.s construisent la carte de leur parcours dans les fermes et font l’exercice d’expliquer aux autres la carte d’un.e autre étudiant.e ! 

Accueillir les émotions liées à cette prise de recul 

Une méditation animée par Jezabel Dumas a permis d’accueillir dans son corps et son coeur, toutes les émotions liées à ce retour en arrière. 

Manon :  » Une personnalité unique se dégage de ces cartes« 

Quentin: « On s’est tous bougés pour faire notre projet, sortir de notre zone de confort » 

Vincent: « Je me sens entouré d’esprits créatifs et libres qui ont osé reprendre leur vie en main« 

Hélène : « Ce qui me marque c’est qu’il y a quelques mois vous partagiez des questionnements sur votre légitimité et dans vos parcours on voit à quel point vous avez grandi. Les choses se construisent petit à petit« 

Sarah : « Initialement certains venaient à l’EAV pour monter en compétence techniquement et finalement c’est aussi énormément de cheminent personnel. Si vous faites ça en  quelques mois, ça promet si vous continuez quelques années dans cet état d’esprit« . 

Ludovic : « L’agroécologie est plus large et complexe qu’une définition » 

Noemie : « J’ai beaucoup d’admiration et de gratitude pour ces traversées« 

Maryon: « Merci d’insister sur les transformations vécues ! « 

Sébastien : « Bravo a tout le monde pour vos prises de confiance. Continuez de développer vos talents. Si j’ai autant évolué c’est grâce à la phase enracinée« 

July : « Je me suis retrouvée dans vos parcours et enrichie de vos parcours« 

Quelques interventions pour le plaisir

Martin Rollet, Hervé Covès, Sébastien Angers, et d’autres intervenant.e.s ont pu, en présentiel ou à distance compléter l’attirail technique et philosophique des étudiant.e.s.

Se reposer et se reconnecter à la Nature 

Une spécificité de ce regroupement : la présence d’intervenant.e.s uniques pour leur capacité à prendre soin des autres.

Sylvie Hetzel a animé une journée de sylvothérapie, ou soin par la forêt : « apprendre à se poser, à se déposer pour réentendre le chant de la terre, réveiller l’enfant qui sommeille en nous, celui qui sait être libre dans la forêt, celui qui aime faire des cabanes, affiner nos sens pour écouter au delà du silence, et reconnecter avec le langage de chaque espèce végétale  » 

Etaient également présentes Anna Matard, Pascale Lysiak et Aurélie Javelle, qui ont pu prendre soin des étudiant.e.s par leur capacité d’écoute, l’écosophrologie ou encore les soins énergétiques.

Partager ses apprentissages au KissBankers 

Une quinzaine de contributeurs de notre financement participatif étaient présentes le week-end pour vivre une initiation à l’agroécologie animée par les étudiant.e.s : initiation à l’agriculture syntropique, aux poulaillers mobiles et à l’élevage 100% plein air sur la ferme de Franck Baechler.

Laisser émerger son futur : devenir facilitatrice ? maraîcher? Sylvanier ? 

July, étudiante, a pris pour cette journée une posture de facilitatrice aux côtés d’Hélène pour animer la journée « émergence des futurs », en commençant par une méditation et un rêve éveillé suivi d’une écriture libre : quel est mon futur rêvé ? 

Puis, les étudiant.e.s ont pu clarifier leur rêve en petits groupes de coaching pour aider chacun.e à rendre plus concret ses rêves. 

Enfin, la boussole de vie a permis aux étudiant.e.s de préciser les 8 choses essentielles qui doivent être présente dans leurs vies pour vivre leur vie rêver. Pour avancer vers le futur idéal, et remplir peu à peu chaque partie de la boussole, les étudiant.e.s ont pu partager en binôme les étapes à mettre en place pour que les essentiels se réalisent petit à petit. Personnellement, j’ai partagé les prochaines étapes avec Sarah pour trouver nos places idéales dans l’EAV ! 

Faire le point sur ses valeurs avec l’écosophrologie 

Pendant 3 après-midi, les étudiant.e.s ont pu se reconnecter à leurs valeurs à travers l’écosophrologie avec Aurelie Javelle. Alors que la sophrologie permet de requestionner qui nous sommes et quelles sont les valeurs qui nous portent (par rapport à celles qui ont été inculquées par notre éducation, la société), l’écosophrologie permet de requestionner notre rapport à la Nature, et aussi de se connecter à nos valeurs, les valeurs de lien au Vivant en passant par une connexion à la Nature. Pour Auréli, également anthropologue de l’environnement, une transition agroécologique véritable passe par une remise en cause de nos valeurs en lien avec la Nature. « Merci de m’avoir permis de mettre un sens et de l’importance derrière les Valeurs que je souhaite mettre dans ma vie » témoigne une étudiante. 

« Deux métiers essentiels de la transition agroecologique qui sont en train d’émerger sont le facilitateur d’intelligence collective et le coach » 

La suite de la 2ème semaine a permis d’ancrer son futur en rencontrant les acteurs de la transition agroécologique.

C’est quoi un « métier de la transition agroécologique »? Il y a les métiers qui existent, ceux qui émergent, et ceux qui n’existent pas encore… et que les étudiant.e.s pourront créer eux-même. 

Nos intervenant.e.s ont été clé lors de la table ronde et des échanges en petits groupes : Aurélie Javelle (écosophrologue et anthropologue de l’environnement), Vincent Le Vavasseur (Ver de Terre Production), Simon Pascault (Chargé de Projet de Transition Ecologique), Anne Trombini et Alexandre Boidron (Pour une Agriculture du Vivant)

« Ce qui compte quand on répond à une offre d’emploi ou que l’on crée son propre métier, c’est d’y créer son propre épanouissement personnel » partage Anne Trombini.

S’installer paysan.ne en 2021 : des modalités très variées ! 

La deuxième matinée était consacrée à l’installation agricole, avec un focus sur l’installation collective, souhaitée par de nombreux jeunes. Etaient présent.e.s Astrid Tarteret (Fermes en Vie), Maxime Pawlak (Eloi), Gaëlle de Magalhaes (Chambre d’Agriculture 41) et Quentin Wilhelm, futur maraîcher. 

 » Quand on parle d’installation collective, il faut se demande où est ce que je souhaite placer le curseur de la mutualisation : est-ce que je m’installe en couple ? En GAEC? Ou est-ce que je souhaite être autonome sur ma ferme et partager certains espaces, bâtiments, compétences? « 

Illustrer son futur et enclencher les PPP (Prochains Petits Pas)

Anaïs Mayet, facilitatrice graphique, a été l’invitée phare du dernier jour du programme : avec July, qui a pris à nouveau une posture de facilitatrice pour l’occasion, elles ont accompagné les étudiant.e.s à poser sur le papier le futur qu’ils / elles souhaitent voir émerger.

L’après midi, un échange entre étudiant.e.s, rythmé par des questions profondes autour de leur avenir après l’Ecole d’Agroécologie Voyageuse, a fait émerger sous les mains créatives d’Anaïs, une fresque inspirée du Generative Scribing (déjà présenté aux étudiant.e.s lors d’une intervention par Nathalie Van Volsom).

Les étudiant.e.s repartent bien équipé.e.s après ces 15 jours, pour encore 2 mois de parcours voyageur : rendez-vous les 19-20 août pour les 2 jours « Humus » : comment créer de la nouvelle fertilité avec toute la matière créée lors de l’EAV ? 

Vous souhaitez soutenir l’EAV ? 

–> Inscrivez-vous au prochain atelier « partenaires privés » de l’EAV »

–> On accepte aussi les dons !

Remerciements : 

Toute notre équipe et tous les intervenant.e.s qui ne sont pas cités dans cet article ! 

Ruben Grande, le meilleur photographe du monde : http://rubix.photler.com

Et nos étudiant.e.s qui nous font confiance pour cette première promo ❤️