Invitation à un voyage…

Retour sur ma participation à la première session du stage « Leadership et Nature » en Dordogne.

 Par Camille Perseval, étudiante de la première promo de l’Ecole d’Agroécologie Voyageuse. 

Peut-on voyager sur cinq jours sans avaler des kilomètres ? En ressortir grandi ? 

Ma réponse est oui, après l’expérience que j’ai vécue en août. J’ai eu la chance de participer à la première session du stage « Leadership et Nature » à Plazac en Dordogne, en tant que jeune accompagnée par l’école d’agroécologie voyageuse. Ce stage a été créé, organisé et facilité par Anna Matard et Xavier Pineau de l’entreprise Amacyte. Il s’adresse à des entrepreneurs souhaitant renouer avec leurs aspirations profondes et développer un leadership au service des transformations de leur entreprise et de la planète. En plus, cela a été une opportunité pour moi de travailler la pleine conscience et de me préparer un peu à mon année avec l’école d’agroécologie voyageuse (entre autres).

J’ai eu la chance de vivre un voyage intérieur et en groupe…

« Nous allons vivre un voyage-apprenant pendant 5 jours ». C’est avec cette phrase que Anna Matard et Xavier Pineau nous ont accueillis à Plazac en Dordogne, dans un lieu magnifique. Chic, un voyage ! Anna et Xavier, créateurs-organisateurs et facilitateurs du stage, ont insisté sur le terme « voyage-apprenant ». J’aime beaucoup ce terme. Car, pour moi, je vois le voyage comme un moyen d’apprendre et découvrir tout au long du chemin.

J’ai donc embarqué pour ce « stage-voyage » avec mes coéquipiers.coéquipières de stage. Nous avons traversé une diversité d’activités, guidés et accompagnés par Anna et Xavier, Zoé, Françoise et Sylvie : Qi-Gong, méditation, apports « théoriques », exercices de présence, co-coaching, activités dans la nature… Dans quels buts ? Nous reconnecter à la nature, nous aider à rechercher nos meilleures solutions et à nous relier à notre meilleur potentiel au service des transformations des organisations et de la planète. La trame du voyage a été construite sur la base de la « théorie U » (je parle brièvement de la théorie ci-dessous).

Comme dans un véritable voyage, nous avons été encouragés à sortir de notre zone de confort avec une attention et une posture ouvertes. Le cadre bienveillant, sans jugement et la dynamique du groupe ont facilité le processus.

D’un point de vue personnel, ce stage a été une très belle aventure. Je suis très reconnaissante vis-à-vis de Xavier et Anna : en échange de quelques coups de main et de mon engagement, j’ai pu participer au stage sans devoir financer la partie « animation du stage ». J’ai eu la faveur de voyager et d’être témoin d’une partie du voyage de chacun des membres du groupe, du groupe dans son ensemble. La diversité de profils et d’énergies dans ce groupe multi-générationnel, la bienveillance et l’authenticité de chacun et chacune ont rendu le partage très riche. 

… stage-voyage qui a catalysé des transformations…

J’ai senti que le stage a catalysé des transformations subtiles, à des échelles individuelles et collectives pour le groupe que nous avons formé. Également à mon niveau. La facilitation par Anna et Xavier, la dynamique de groupe et l’engagement de chacun.e, les méthodes utilisées, les activités et les moments moins « formels » ont été autant d’ingrédients utiles !

Le stage « Leadership et Nature » est basé sur la théorie U, qui a guidé les apports « théoriques », la pratique et le cheminement. Cette théorie a été formulée et développée par un collectif de chercheurs aux Etats-Unis. Elle part du constat que nos systèmes dominants sont appelés à un renouveau. De manière simplifiée et avec mes mots, c’est notamment un cadre et des méthodes qui visent à comprendre, accompagner et faciliter les transformations individuelles et collectives. Pour la théorie U, cette transformation s’appuie sur des leaders qui vont ensuite catalyser la transition de systèmes collectifs. Ce processus de transformation vise à nous relier à notre élan profond. En écrivant ces lignes, l’image des graines me vient : en germant, ces graines renouent avec le potentiel de vie qu’elles portent en elles. Ensuite, les plantes sont amenées à se développer, et il revient à chacun d’en prendre soin. Ce processus de transformation, au cœur de la théorie, est représenté comme un « U ». Des niveaux de conscience plus profonds, la créativité et l’intelligence collective sont alors activés. Je vous invite à explorer le site du Presencing Institute qui œuvre à son développement pour plus de détails.

J’ai beaucoup apprécié la dimension de reconnexion profonde entre le corps, le cœur, l’esprit et avec la nature et les autres humains amenée dans le stage et inspirée notamment de la théorie U. J’ai aimé essayer de pratiquer la présence, l’ouverture et le lâcher-prise. Pour quelqu’un comme moi, cela a tempéré une vision cartésienne bien ancrée ! Je pense que ce sont tous ces éléments qui m’interpellent et m’attirent dans la démarche de la théorie U. 

Ce moment m’a permis de me ressourcer dans la nature

J’ai eu l’impression de vivre une semaine comme « hors du temps ». J’ai essayé de me reconnecter à l’essentiel, dans un paysage et une ambiance très beaux. Un peu comme dans le film La Belle Verte de Coline Serreau, si l’image vous parle !

Découverte des plantes et de leurs propriétés médicinales et comestibles grâce à Françoise Raso naturopathe et aromathérapeute de formation, découverte des arbres guidée par Sylvie Hetzel, Qi Gong au réveil et marche collective de pleine présence encadrés par Zoé Cassagnes… qui visaient à nous aider à nous ressourcer et nous relier à la nature. De mon côté, ces « exercices » m’ont aussi offert une illustration du concept de « Présence » développé par la théorie U et dont Anna et Xavier ont souvent parlé. Ce concept de « présence » me parle, car il appelle notamment à observer, écouter, sentir, ressentir, se relier à ce qui nous entoure. Sur ces dimensions, je vois la « présence » s’approcher de la pleine conscience que vous connaissez peut-être un peu mieux.

Finalement, ce stage-voyage m’a inspirée, nourrie… une super préparation à mon année dans l’Ecole d’Agroécologie Voyageuse !

J’associe le voyage aux rencontres, moments, découvertes, … qui nourrissent. Et ce stage que j’ai eu la chance de vivre m’a offert l’opportunité de rencontrer des personnes vraiment chouettes, de vivre des moments qui m’ont inspirée, tel un voyage.

Je ne m’attendais pas à parcourir tout ce chemin en 5 jours, et qui soit autant relié avec ce qui s’annonce pour la première session de l’Ecole d’Agroécologie Voyageuse ! L’Ecole d’Agroécologie Voyageuse, dans ses valeurs, prône en effet la dimension du « voyage-apprenant », de la conscience et de l’ouverture. Elle s’engage à s’appuyer sur l’intelligence collective, sur les liens multi-générationnels entre agriculteurs.trices et jeunes, sur les ressources et les forces de chacun.e. Pour contribuer à la transition, la transformation vers des systèmes agricoles et alimentaires plus respectueux du vivant.

Avec ce stage, certaines graines que j’ai semées ont germé, des nouvelles ont été semées : il me tarde de voir ce qu’elles vont devenir avec cette prochaine année accompagnée par l’école d’agroécologie voyageuse !

L’auteure : Camille Perseval

Ingénieure agronome de formation, Camille a rejoint le projet Les Agron’Hommes en 2019, dans le cadre duquel elle a commencé à rédiger des textes. Début 2020, elle choisi de participer à la première promo de l’Ecole d’Agroécologie Voyageuse.