Alors que les étudiant.e.s commencent leur parcours dans les fermes, Minhoca, personnage fictif de l’Ecole d’Agroécologie Voyage, raconte ce qu’il a vécu lors du début du programme…
Il y a quelques mois déjà, pendant un mois de juillet ensoleillé, Minhoca, très connecté à l’Humus et à l’Humanité, rencontrait le génie de la lampe.
Ce dernier allait exaucer son vœu : l’accompagner et lui donner les outils pour régénérer le Vivant.
Peu de temps après cette rencontre, Minhoca embarque sur le navire de l’EAV avec 15 moussaillons. Même s’il a quelques doutes et des peurs, il a un profond sentiment de justesse au fond de lui : il est au bon endroit. Il fait beau. Il se sent comme relié à tout l’équipage… il se sent relié par quelque chose… sur lequel il est difficile de mettre des mots.

Pour monter à bord de ce navire propulsé par le vent
les marins ont besoin d’un passeport. Dans ce passeport, on ne lit pas la nationalité, la date et le lieu de naissance, la taille, le poids. Il n’y a même pas de photo. Au contraire, ce sont les valeurs, les talents et les forces, ce fameux “pourquoi on est là” qui donnent le feu vert pour monter à bord et pour larguer les amarres.

Voici ce que l’on peut lire dans leurs passeports :
“ Je veux relier le monde agricole au reste de la société ”
“ Nous devons laisser la terre plus riche qu’à notre arrivée”
“ L’agroécologie, c’est le monde du vivant et ses secrets”
“ Ce sont des réponses au défi de ma génération »
“C’est un regard tout neuf avec des tâtonnements et d’hésitations”
“ C’est une solution concrète pour produire une alimentation saine qui régénère les écosystèmes”
“Ce sont des réponses au défi de ma génération”
“ C’est recréer du lien entre les Hommes, les Femmes et le reste du Vivant”

Ils ne savent pas exactement où ils vont, mais leur cap est précis, leur intention pour ce voyage est très forte.
Pendant le voyage, les tempêtes sont fréquentes sur l’océan des émotions, et on apprend à l’accepter. L’équipage à bord découvre, non sans difficultés, ses valeurs, ses forces. Elles ressortent d’autant plus que la vie à 15 sur un bateau est très, très riche en apprentissages.
Chaque marin se définit par des talents et des forces bien particulières :
Ecoute – Curiosité – Dynamisme – Bonne humeur – Communication – Confiance en soi – Aisance à l’oral – Capacité à rêver – Ouverture d’esprit – Courage – Humour – Dépassement de soi – Confiance dans l’Autre- Indignation – Optimisme- Imagination – Altruisme – Goût de l’effort – Volontaire – Calme et sérénité en toute circonstance – Adaptabilité – Sociabilité – Patience – Sourire – Ouverture aux émotions – Emerveillement – Créativité – Originalité – Enthousiasme – Empathie

Minhoca se reconnaît dans l’équipage avec qui il est parti en voyage et il apprend beaucoup avec eux. Ses valeurs ressemblent beaucoup à celles des jeunes moussaillons :
Prendre soin – Respect – Conscience – Engagement – Evolution – Ouverture – Egalité – Liberté – Famille – Compréhension – Partage – Justice – Humilité – Métamorphose – Amour Universel
Ce voyage collectif est rythmé par des grandes accélérations suivies de grands calmes.
Des moments où le collectif prend beaucoup de place, suivi de moments ou cela fait tout drôle de se retrouver seul.e. Minhoca observe.

Des moments de stimulation et d’apprentissage technique intenses, le sentiment d’évoluer très vite. Minhoca laisse maintenant les 15 marins en herbe se débrouiller pour guider le bateau. Certains sont tellement doués qu’ils lui apprennent de nouvelles techniques de navigation ! Minhoca réalise que ces Humains sont plein d’Humilité et qu’il a autant à apprendre avec eux.
Est-ce que ce serait ça finalement, l’École de la Vie, l’École du Vivant ?
7 semaines de voyage ont passé.
La mer est plus calme. Les moussaillons font des rondes : certain.e.s montent sur le pont pour guider le navire pendant que d’autres vont se reposer. Une capacité naturelle à observer, écouter les besoins des autres s’est développée. On trouve un équilibre entre être seul.e et être avec les autres. L’intelligence collective a permis de traverser des moments tumultueux et d’en ressortir grandis.
Minhoca a lui aussi énormément évolué. Il a ajusté la trajectoire en prenant le poul de l’équipage. Il avait prévu un programme qu’il adapte. Cette remise en question lui prend de l’énergie, mais il le sait: les vers de terre sont pleins d’humilité et de ressources.

Le navire, même si sa vitesse a ralenti, est propulsé par une énergie constante, une vision: et si nous retrouvions tous et toutes cette sensibilité au Vivant qui nous met en mouvement ensemble ? Le cap s’est précisé : on entrevoit à travers la brume les contours de petites îles très belles, abondantes. Chacun.e se prépare à rejoindre une île différente pour réaliser son projet.
Avant de sauter à l’eau, chaque étudiant.e explique aux autres et à Minhoca le projet qu’il souhaite réaliser :
agroécologique
⭐️ MADELEINE >> Aider les fermes qui font de l’inclusion sociale à monter en compétences en agroécologie
⭐️ THEO, MARYON et QUENTIN >> Développer l’agroforesterie régénérative en Normandie, planter le plus d’arbres possible, et aider au développement des poulaillers mobiles
⭐️ NINA >> Réintégrer l’élevage dans les fermes en grandes cultures grâce à la coopération agricole
⭐️ MORINE >> Développer l’agriculture de conservation des sols et l’élevage régénératif en Bretagne
⭐️ ANTONIN >> Apprendre les macération, les thés de compost et la gestion de fermes en vue d’une installation dans le Cher
⭐️ VINCENT >> Développer l’agriculture syntropique en climat tempéré avec des projets en Dordogne et en Suisse
⭐️ LUDOVIC >> Catalyser la prise de conscience du pouvoir de séquestration de carbone de l’agriculture régénérative en mettant en lien influenceurs et agriculteurs
⭐️ SEBASTIEN >> Développer l’agriculture syntropique au sein du territoire de l’avesnois
⭐️ CAMILLE >> Accompagner les réflexions de paysans sur la réintégration de l’arbre dans leur système, essaimer l’agriculture syntropique en Dordogne et nourrir mon projet d’installation
⭐️ AUDREY >> Vivre et documenter la complémentarité entre les activités, les personnes et les productions agricoles comme clé de la transition agroécologique
⭐️ JULY >> Apprendre l’agroforesterie dans des lieux collectifs pour monter en compétences de facilitation et permettre à des tiers-lieux d’agroécologie d’émerger
⭐️ JULIETTE >> Développer l’agroforesterie successionnelle et le pâturage tournant en vue de l’autonomie fourragère sur les élevages laitiers bretons et communiquer sur mon voyage pour inspirer les jeunes.
Devant tous ces projets, Minhoca est très, très fier.
Il prend la parole :
“Nina, Théo, Quentin, Maryon, Audrey, Juliette, July, Sébastien, Vincent, Noémie, Madeleine, Vincent, Morine, Ludovic, Antonin. Chacun d’entre vous a trouvé le fil vert de son voyage à travers les fermes. Je suis tellement fier de vous. Ce voyage va être une expérience qui va vous transformer. A l’aube du départ, j’ai envie de vous dire que chacun.e d’entre vous est unique et a en lui, en elle un trésor à déployer.
« Il est maintenant temps de vous laisser partir pour vivre votre rêve. Vous êtes libres, et cette grande liberté peut faire peur. Mais j’ai totalement confiance en vous. Et si vous en avez besoin, je suis là«
Après ces mots et avoir remercié un Minhoca tout ému, les étudiant.e.s partent rejoindre leur île. Leur première ferme.

Après cet épisode écrit par Opaline, découvrez la suite des aventures de Minhoca dans un prochain article 😉