La ferme en Coton et ses arbres, « catalyseurs de vie »

“Quand tu vois des arbres, c’est chez nous”. Voilà la première phrase qui me rappelle Nicolas Petit et sa ferme. Des lignes d’arbres champêtres sont présentes tous les 24 mètres dans les champs de grandes cultures.

Ces arbres permettent de limiter l’érosion du sol et l’écoulement de l’eau, d’abriter la faune sauvage et de casser la monotonie des paysages céréaliers du Gers. Les céréales, elles, permettent de produire les aliments pour les animaux de la ferme. Et ils sont nombreux !

Les porcs agroforestiers de la Ferme en Coton

« La mort fait partie de la vie et encore plus pour un éleveur, il faut s’y confronter, l’apprivoiser et l’adoucir. »

Les Gallinacées pâturent au minimum 14 semaines (c’est plus du double des poulets industriels qui vivent environ 6 semaines) dans des parcours arborés à la recherche de vers, d’insectes, de végétaux… Environ 170 volailles (poulets, poulettes et pintades) sont abattues chaque semaine, par l’éleveur dans un abattoir collectif. C’est un moyen de réduire les coûts de production mais surtout c’est aller au bout du métier, même s’il reste la vente des produits. La mort fait partie de la vie et encore plus pour un éleveur, il faut s’y confronter, l’apprivoiser et l’adoucir.

Une difficulté vient souvent mettre en péril l’élevage de volailles, c’est la grippe aviaire. Cet hiver le virus menace les éleveurs d’un confinement obligatoire des animaux ou d’un dépeuplement massif si l’exploitation se trouve dans un périmètre infecté… Cela engendre le doute et la confusion pour les paysans soucieux du bien-être et de la santé de leurs animaux. “Sauve qui poule” est une association qui fait entendre les voix des éleveurs pour sauver l’élevage de volaille en plein air face aux systèmes industriels. 

Les (jeunes) volailles agroforestières de la Ferme en Coton

“Sauve qui poule” est une association qui fait entendre les voix des éleveurs pour sauver l’élevage de volaille en plein air face aux systèmes industriels. 

Les moutons entretiennent les terres non productives et détruisent les couverts végétaux

Pour faire face aux imprévus, la ferme en Coton s’est diversifiée avec un atelier porcin où on retrouve aussi des arbres autour des parcs. Ces animaux valorisent les zones où il est compliqué d’implanter des céréales. L’élevage ovin a aussi cette fonction d’optimisation des ressources. Les moutons entretiennent les terres non productives et détruisent les couverts végétaux mis en place entre les cultures, tout en fertilisant les sols !  Sur la ferme tout est pensé efficacement et sur mesure car tout est auto-construit par Nicolas!

Ainsi les animaux jouissent des services naturels implantés par les arbres: ils les protègent contre les intempéries (vent, soleil, humidité) et les prédateurs (buses pour les jeunes volailles), en plus de délimiter les parcours. Ils offrent des compléments alimentaires via les fruits et les débris végétaux. Les feuillus préservent aussi les sols et amendent les parcelles tout en habitant le paysage.

Un paysan-boulanger est aussi installé sur la ferme et propose des produits à base de variétés anciennes de blé et de levain

Sur la ferme, l’arbre est considéré ici comme “le plus fidèle et pertinent partenaire du quotidien d’un paysan” tandis que les animaux s’occupent de soigner et d’animer le milieu.

Les différents produits d’une haute qualité biologique, agroforestière, trouvent leurs acheteurs via des ventes à la ferme et au marché. Un paysan-boulanger est aussi installé sur la ferme et propose des produits à base de variétés anciennes de blé et de levain, le pétrissage se fait à la main et la cuisson au feu de bois, je n’ai jamais mangé de pain aussi bon…. Une maraîchère est aussi en cours de réinstallation à la ferme, permettant aussi de diversifier l’offre et les activités sur la ferme.

Nicolas Petit milite contre l’enfermement des volailles imposé du fait de la grippe aviaire

Sur la ferme, l’arbre est considéré ici comme “le plus fidèle et pertinent partenaire du quotidien d’un paysan” tandis que les animaux s’occupent de soigner et d’animer le milieu. Anne-Catherine Petit accueille un public avec différents handicaps et propose des ateliers de médiation animale à la ferme. Elle est le lien entre les humains et les animaux, entre la ferme et un autre monde. Car ici on est ancré dans la Terre mais ça ne nous empêche pas d’avoir la tête dans les étoiles !