Première étape de mon parcours voyageur : je rencontre 2 êtres profondément ancrés dans leur terroir. Ils sont paysans herboristes et cueilleurs et récoltent des concentrés d’énergie : les bourgeons.
En cette période automnale, saison de nuance pour moi, j’ai commencé mon parcours dans le parc national des Cévennes, un lieu qui m’anime fortement, me procure une sensation de bien être et d’être « comme à la maison », d’émerveillement et de gratitude pour tous ces paysages et ces nuances de couleurs !

« Vous et l’arbre de votre jardin êtes issus d’un ancêtre commun. Il y a un milliard et demi d’années, vos chemins ont divergé. Mais aujourd’hui encore, après un immense voyage dans des directions séparées , vous partagez avec cet arbre le quart de vos gènes… »
Extrait du roman de Richard Power, l’Arbre Monde
C’est au cœur d’une châtaigneraie, dans un petit hameau dans le Gard que j’ai rencontré 2 êtres ancrés avec le vivant, leurs cœurs et âmes vibrent au gré des saisons… ils sont paysans, herboristes et cueilleurs…cueilleurs d’un concentré d’énergie, d’un petit morceau de vie ou comme j’aime l’appeler « l’œil de vie » : le bourgeon ! Il renferme à lui tout seul les propriétés et les bienfaits de toutes les futures parties de la plante adulte.

Dès la fin de l’hiver, au rythme des végétaux, écoutant le battement des palpitations printanières… ils partent cueillir avec conscience, bourgeons végétatifs et jeunes pousses fraîches à la main. Leur récolte débute en climat méditerranéen pour finir en harmonie dans les Hautes Alpes et les Cévennes. Les bourgeons sont alors mis à macérer dans un mélange composé d’alcool de fruits, distillé en Cévennes et de miel de la ferme. Sous charte Nature & Progrès, ils proposent sur les marchés leurs produits « GemmoMiels ».

Patrick et Delphine pratiquent la gemmothérapie (ou thérapie par les bourgeons), basée sur le principe d’utiliser le potentiel de toute une plante, situé dans son bourgeon, en fonction des réactions immunitaires d’une personne face à sa maladie. Non seulement le bourgeon concentre tous les principes actifs de la plante entière mais en plus, il a des propriétés propre à son état embryonnaire. Les solvants (miel et alcool) permettent d’extraire les alcaloïdes, les acides aminés, les vitamines et les oligo-éléments de la plante. C’est cet apport qui stimule les organes ciblés et agit par drainage. La gemmothérapie est reconnue pour stimuler le fonctionnement cellulaire, régénérer les cellules et les organes affaiblis.

Au fait ! De quoi est constitué un bourgeon ? D’une grosse réserve de méristème : tissu végétal indifférencié dont les cellules embryonnaires sont spécialisées dans la croissance et la différenciation de la plante. Ce méristème est protégé par des écailles. Un bourgeon c’est l’intégralité de la plante synthétisée et regroupée dans une excroissance du végétal. Le bourgeon est alors constitué de « cellules indifférenciées » qui permettront de créer à terme des « cellules différenciées » (les différentes parties de la plante: branches, feuilles, fleurs, fruits). Elle ne sont pas encore spécifiques et s’adaptent à la personne pour ensuite devenir une cellule spécifique. Le bourgeon pour l’arbre est comme le nouveau-né pour l’Homme. Il dispose d’un ensemble de cellules qui lui donne les capacités de se développer toute sa vie. Le bourgeon redonne l’information à l’Homme des cellules originels. (Source: La phytembryothérapie, LEDOUX & GUENIOT)
C’est aussi par cette connexion profonde avec le vivant qu’ils deviennent acteurs de leur santé. Une rencontre qui me donne tant de bouffées d’oxygène, de vitalité, et de reconnaissance pour ces « végétaux donateurs » . Ils me font prendre conscience de ma place dans un écosystème vivant, ce que signifie « ne faire qu’un », de « faire partie » … j’ai rencontré les gardiens d’un savoir faire ancestral.
« Ils me font prendre conscience de ma place dans un écosystème vivant, ce qui signifie « ne faire qu’un », de « faire partie » … j’ai rencontré les gardiens d’un savoir ancestral »
Au Moyen Age, Hildegarde de Bingen, nonne guérisseuse et ancêtre des naturopathes, utilisait déjà les bourgeons de pommier, bouleau, cassis, châtaigniers, frêne ou tilleul pour leurs vertus thérapeutiques. Sa véritable naissance date de 1960 : le docteur Pol Henry, médecin homéopathe belge, remarqua que le tissu embryonnaire des bourgeons regroupe de façon concentré toute l’information concernant les caractéristiques du végétal, dont les divers principes actifs de la plante. Il appelle sa nouvelle médecine la phytembryothérapie. Pour ce docteur, l’homme possède trois niveaux vibratoires différents sur lesquels peut agir la phytembryothérapie : un corps physique, un corps biologique et un corps mental. Par exemple, le bourgeon de châtaignier, très présent dans les Cévennes, est celui qui recentre, qui aide à tirer les leçons des récidives de la Vie. Il aide à se repositionner, à s’analyser (d’un point de vue corps mental).
Pour s’imprégner davantage de leurs pratiques et sur les pouvoirs thérapeutiques des bourgeons, je vous donne rendez vous ce printemps 2022… Au programme : cueillette de bourgeons méditative, avant le débourrement !
« Les arbres sont conscients de notre présence. La chimie de leurs racines et des parfums que dégagent leurs feuilles change à notre approche…Tant de remèdes miracles proviennent des arbres et nous avons a peine gratté la surface de ce qu’ils ont à offrir. Les arbres essaient depuis longtemps d’entrer en contact avec nous mais ils parlent à des fréquences trop basses pour que les humains les entendent. Les gens voient mieux ce qui leur ressemble… »
Extrait du roman de Richard Powers, l’Arbre Monde
Mylène Billion Laroute
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